Sam20Avr2019

Navigation du bout du monde en J3

 

Les jours de pluie sont vicieux au club. D’un vous ne volez pas et de deux cela vous condamne a regarder cette grande carte de France en vous demandant ou vous pourrez bien aller quant il fera beau. Ayant déjà expérimenté les voyages terrestres longs en véhicules ancien, pourquoi ne pas renouveler par la voie des airs ?. A savoir, passer un week-end (de 3 jours, l’insolite n’étant pas incompatible avec le bon sens) à Granville. FACILE ! Le terrain est bien connu au club pour sa plage naturiste et ses accras de morues vendus au restaurant de l’aéroport. Ok, mais en J3 ! Bah pourquoi il y a plus personne ?!?

L’avion ayant un planning de ministre (dépassant largement le reste de la flotte), un équipement électronique à faire pâlir un Rafale ainsi que des performances permettant d’enrhumer n’importe quel aéronef de la plateforme (ainsi que son pilote quant il vole fenêtre ouverte). C’est le candidat idéal. Le voyage disons même, n’ayons pas peur des mots, le périple se prépare donc bien en amont (2 mois à l’avance).

Pour commencer, il est intéressant de savoir comment réagi ce gros poussin jaune sur une piste en dur. Guillaume étant très emballé pour faire le co-pilote (merci à lui !) nous partons la fleur au fusil et la VAC aux dents vers LFPN. La décence nous retiendra de demander une longue finale 07, nous nous contenterons d’un RBT-Sierra, d’autant plus intéressant sans VOR. Le premier contact avec la piste permet de constater que le Piper a du ressort, c’est parti pour 3 TDP. L’occasion de faire découvrir aux contrôleurs les perfs de notre destrier :
- TWR : F-BP pour rappel, le TDP est à 1200ft
- F-BP (passant 1000ft en milieu/fin vent arrière): On sait, on donne tout là. Mais on va les avoir ne vous en faites pas
- TWR : Ah ? Bon d’accord, rappelez en finale
 
Le ravitaillement est l’occasion de faire une frayeur à l’essencier lorsqu’il se rendra compte que le passager a le réservoir sur les genoux (Mais ?!? c’est super dangereux votre truc là !). Le retour donne la possibilité de bien ventiler la cabine en profitant de la fenêtre ouverte. Ce vol permet aussi de constater que voler sans trim c’est physique et très long. Un grand merci à la méca qui remplacera la poulie in extremis avant le jour J.
 
RecisNavJ3 01
 
Parlons-en de ce jour J, 20/04 8h00 UTC, mise en route. Les cales sont enlevées, ça roule pour la 29. Le réservoir est plein à ras bord, la batterie est chargée, c’est parti ! Argentan est atteint 1h22 plus tard afin de ravitailler l’avion et le pilote. Le premier en sandwich et eau et le deuxième en 100LL. C’est reparti ensuite pour Granville. L’occasion de mettre en application l’expression « jardiner » chère à G.Holtz lors du Dakar. La voie de chemin de fer est vite retrouvée pour ne la lâcher qu’à l’entrée de Granville.

Le dimanche permettra de faire découvrir la région vu du ciel à des amis. Etant donné les forts coefficients de marrée en cours ce week end là, il ne sera pas possible d’aller chasser le mouton sur le terrain d’Avranches. Une bonne raison de revenir. Le Mont Saint Michel vu du J3 a d’autant plus de charme que l’on réussi à sentir les embruns sur le trait de côte. En effet, avec le J3 vous
retrouvez les sensations de la moto. Vous ressentez les changements de température mais aussi votre environnement : salutations aux porcheries et centre équestre survolés. 
 
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A LFRF, un monsieur s’intéresse à l’avion et lance l’invitation pour la commémoration de l’opération Cobra au mois d’août, plus de 100 J3 attendus à Granville.
 
Le retour se passe sans encombre, tout en bénéficiant de la meilleure visibilité du week-end. Un méchant vent de face rallongera notablement le trajet comparé à l’aller. Permettant ainsi de débarque en plein rush de retour de week end à LFPZ. A deux J3 dans le circuit, nous réussissons fièrement à ralentir 3 Cessna dont un se verra, fort diplomatiquement, reporté à la verticale tant dis que je me pose paisiblement.
 
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Nettoyage intense de l’avion indispensable, le jaune ayant la curieuse tendance de pousser toutes sortes de diptère à se suicider sur les bords d’attaque. Voyage fort agréable qui permet de retourner aux basiques du pilotage. La faible autonomie n’est pas pénalisante, votre postérieur sera très satisfait des pauses ravitaillements. La capacité à voler le nez au vent se savoure tout le trajet.
 
Rendez-vous est prit pour le mois d’août !